Baromètre vélo 2025 : top des villes françaises où il fait bon faire du vélo

Et si le vélo devenait le moyen de déplacement privilégié en France? C’est précisément ce que mesure chaque édition du Baromètre vélo, initié par la FUB (Fédération des usagers de la bicyclette). Pour 2025, les résultats viennent d’être annoncés, confirmant une tendance notable: les grandes villes font des investissements conséquents, tandis que les petites communes peinent à combler leur retard. Cependant, ce baromètre va au-delà de simples classements. Il reflète les attentes des citoyens et révèle les disparités territoriales. Explorons ces résultats pour comprendre l’impact potentiel sur l’avenir du vélo en France.
Le Baromètre vélo : un outil citoyen essentiel
Créé en 2017, le Baromètre vélo est rapidement devenu la plus grande enquête citoyenne dédiée à la pratique du vélo en Europe. Cette initiative vise à donner la parole directement aux cyclistes, ainsi qu’aux non-cyclistes, concernant leurs conditions de déplacement quotidiennes.
Une édition record
L’édition 2025 a atteint des records impressionnants avec plus de 334 000 réponses recueillies. Ce succès est tel que 2 646 communes, équivalant à près d’un tiers des villes françaises, ont obtenu suffisamment de retours pour une évaluation pertinente.
Des questions variées
Les participants ont répondu à 26 questions concernant des aspects variés :
- Sécurité des pistes cyclables
- Qualité du stationnement
- Fluidité des itinéraires
Un changement significatif
Cette édition marque une étape importante : les femmes constituent désormais la majorité des répondants (51 %). Ce changement souligne que le vélo devient un mode de déplacement de plus en plus inclusif, dépassant les profils habituellement surreprésentés comme les hommes jeunes et sportifs.
Baromètre vélo 2025 : les chiffres essentiels
Derrière les milliers de contributions, des données clés éclairent l’état actuel de la cyclabilité en France. Voici les faits saillants :
- 334 301 participations, une augmentation de 63 % par rapport à 2021.
- 2 646 communes qualifiées, incluant plus de 1 000 bourgs et villages grâce à la réduction du seuil de réponses nécessaires.
- Une note moyenne nationale de 3,09/6, correspondant à un « E » sur l’échelle du baromètre.
- Plus de 289 000 signalements concernant le manque de stationnement pour vélos.
- Près de 580 000 mentions de zones dangereuses, souvent attribuées à des axes routiers ou des intersections insuffisamment aménagés.
Une évaluation contrastée
La grille de notation, prenant exemple du Nutri-Score ou du DPE des logements, classe l’environnement cyclable de A+ (excellence) à G (très défavorable). Même si une amélioration est constatée depuis 2021, de nombreux territoires demeurent peu ouverts aux cyclistes.
Classement 2025 : les villes les plus favorables au vélo
Chaque commune est évaluée selon sa taille et sa typologie. Voici les podiums de 2025 :
Grandes métropoles | Communes moyennes | Petites communes | |
---|---|---|---|
1er | Strasbourg | Annecy | La Rochelle |
2e | Grenoble | Chambéry | Sceaux |
3e | Rennes | Blois | Vincennes |
Ce tableau illustre une double réalité : d’un côté, les métropoles historiques du vélo comme Grenoble, Rennes et Strasbourg continuent de dominer. D’un autre côté, les petites communes, souvent touristiques ou situées près de grands centres, affichent des performances impressionnantes grâce à des aménagements récents et visibles. Ces investissements ont permis de renforcer l’accessibilité et la sécurité pour les cyclistes, rendant ces destinations particulièrement attractives.
Des progrès spectaculaires pour certaines villes
Clermont-Ferrand a enregistré une progression impressionnante de +25 % par rapport à 2021. Lyon et Toulouse suivent la tendance avec chacune une augmentation de +15 %, tandis que Besançon atteint +16 %. Ces chiffres démontrent qu’un investissement sérieux dans le vélo a un impact immédiat sur la perception des habitants.
Table des progressions notables :
- Clermont-Ferrand: +25%
- Lyon: +15%
- Toulouse: +15%
- Besançon: +16%
Les enseignements des contributions citoyennes
Sécurité insuffisante
Près de 600 000 signalements pointent des axes jugés dangereux, comme le boulevard Magenta à Paris et l’avenue du Prado à Marseille.
Améliorations reconnues
Les aménagements tels que la Voie Lyonnaise n°1 ou la piétonnisation de la rue de Rivoli à Paris ont été largement salués par les habitants.
Stationnement encore insuffisant
Un manque de places de stationnement est particulièrement notable aux abords des gares et des pôles multimodaux, là où le vélo pourrait être un véritable allié des transports publics.
Des fractures territoriales toujours marquées
Le climat pour le vélo progresse, mais les écarts entre les territoires demeurent préoccupants. Les grandes villes agissent comme des locomotives, avec des investissements ambitieux et une forte demande citoyenne. Les communautés de banlieue bénéficient souvent d’un effet « tache d’huile », entraînées par l’élan des métropoles voisines.
Cependant, dans les bourgs et villages, la situation régresse légèrement (-1 %). Ces régions restent très dépendantes de la voiture et manquent souvent de moyens financiers et politiques pour initier une transition crédible. Malgré cela, la demande pour des alternatives existe clairement, mais elles sont encore trop peu disponibles.
Un appel pour un nouveau plan vélo national
Le Baromètre vélo 2025 met en lumière l’impact tangible des politiques cyclables, soulignant l’importance de développer ces initiatives. À quelques mois des élections municipales de 2026, la FUB incite à l’élaboration d’un nouveau Plan vélo national, visant à aider toutes les municipalités, y compris les plus modestes. Faute de ce soutien, de nombreuses régions risquent de rester prisonnières de l’automobile, une situation coûteuse et polluante. Le vélo ne se limite plus aux amateurs; il est devenu un enjeu sociétal, touchant à l’écologie, la santé publique et l’attractivité urbaine. Les villes l’ayant intégré constatent déjà des améliorations notables en termes de qualité de vie et de réputation.
Les bénéfices du cyclisme pour les municipalités
- Qualité de vie améliorée : Réduction de la pollution et du bruit, augmentant le bien-être des citoyens.
- Attractivité accrue : Des aménagements cyclables modernes boostent l’image des villes.
- Soutien économique : Moins de dépendance aux automobiles réduit les coûts liés au transport.
Il est temps d’adopter une nouvelle approche collective, intégrant le vélo comme un élément central du développement urbain.
Un appel clair aux élus et aux citoyens
Ce Baromètre vélo 2025 symbolise bien plus qu’un simple classement. Il démontre que des centaines de milliers de Français aspirent à des villes où le vélo a toute sa place, avec des infrastructures sûres et accueillantes. Ce message s’adresse directement aux élus locaux : investir dans le vélo dépasse la simple question de mobilité. C’est un choix politique essentiel qui influence directement la qualité de vie des habitants. Alors que les échéances électorales approchent, le souhait de la population est manifeste : le vélo doit devenir une priorité évidente. Les communes qui feront ce choix stratégique marqueront assurément des points dans les années à venir.