Enchaîner les trois ascensions du Mont Ventoux

Gravir le Mont Ventoux par une seule de ses pentes est déjà un défi de taille et un rêve pour la plupart des cyclistes. Réaliser les trois ascensions successives, c’est passer à un tout autre niveau de difficulté.
L’ascension par Bédoin : un défi redouté
Bédoin est sans conteste le choix le plus redouté par les cyclistes lorsqu’il s’agit d’escalader le Mont Ventoux. Avec une pente moyenne de 7,3% sur 21 km et des passages atteignant 13%, cette montée tire sa réputation de la dureté de ses pentes. Un cycliste bien entraîné met entre 1h30 et 2h pour atteindre le sommet, à condition que la météo soit favorable.
Ce parcours peut être divisé en trois sections distinctes. La première, de zéro au virage Saint Estève, est un échauffement de 5,5 km à 4%. Bien que la route soit large, elle connaît un certain trafic, surtout dans les hameaux. Ensuite, arrive la véritable épreuve : 9,5 km à 9,3% en forêt dense, avec une route étroite et des virages dangereux. Finalement, les derniers 6 km vers le sommet offrent une route plus large et plus sûre, bien que les derniers 2 km soient particulièrement ardus.
L’expérience unique de l’ascension par Malaucène
Malaucène propose une montée différente, bien que tout aussi exigeante, avec ses 21 km à une pente moyenne de 7,3%. Les conditions climatiques sur ce versant nord peuvent être extrêmes : froid mordant l’hiver et soleil accablant l’été. La route, bien entretenue, offre des alternances de pentes douces et abruptes, culminant dans une section redoutable de 3 km à des pentes atteignant 12%. Néanmoins, la beauté des paysages compense cet effort intense et invite à l’émerveillement.
Sault : l’ascension la plus douce
À 26 km et 4,5% de pente moyenne, l’ascension par Sault est plus accessible, bien qu’admis comme moins provocante pour le « Géant de Provence ». Ce versant est une option plus douce, spécialement lorsque combiné dans un itinéraire plus long et fatigant. Malgré sa réputation de facilité, ce parcours peut être un dernier effort considérable après d’autres ascensions, surtout lorsque le vent se mêle à l’équation.
Enchaîner les trois ascensions : un défi épique
- Environ 135 km au total
- Cumul de 4400 m de dénivelé positif
Tenter les trois ascensions du Mont Ventoux est une entreprise impressionnante qui attire des milliers de cyclistes. La planification d’un tel défi nécessite un entraînement rigoureux, une bonne stratégie de course, et une préparation nutritionnelle soignée. L’ordre des ascensions — Sault, Malaucène, Bédoin, ou autrement — revêt une importance stratégique.
Une préparation hivernale solide
Se préparer pour ce type d’effort exigeant requiert de la cohérence, notamment par le travail du dénivelé positif. Pour cela, vous pouvez accumuler du dénivelé.
A vous de trouver un segment clé pour préparer ces ascensions avec des ascensions de 10km à 9 %, par exemple. Les efforts fractionnés sont recommandés, tout comme celui de segment à 7 % à répéter un grand nombre de fois lors des jours venteux. Ces exercices complètent votre préparation axée sur l’endurance.
Adaptation et perfectionnement pour l’ascension
Au fur et à mesure que l’échéance approche, il faut peaufiner sa préparation pour mieux correspondre aux caractéristiques du défi.
Vous devrez prévoir des entraînements variés en vous rapprochant à chaque session d’entraînement de l’objectif final.
Un défi réalisable une partie de l’année
En 21 km depuis Bédoin ou Malaucène, on passe de la basse à la haute altitude. C’est de la haute montagne et cela est souvent difficile à imaginer. Le col du Mont Ventoux est fermé une partie de l’année, de novembre à avril pour les ascensions depuis Bédoin et Sault, et de novembre à la mi-mai pour Malaucène. La barrière fermée se situe à 2 km après le Chalet Reynard pour le versant sud, et quelques centaines de mètres après le Chalet Liotard, soit par deux fois à une altitude d’environ 1400m. Pourtant, de nombreux cyclistes passent la barrière tout au long de l’année. Quand les conditions au sommet sont favorables, cela est toléré par les autorités. Toutefois, votre seule responsabilité est en jeu et le risque de se faire surprendre est non négligeable, l’intervention de secours vous en coûterait très cher. Votre vie et votre santé n’ayant pas de prix, nous vous le déconseillons fortement.
Entre défis et réussite
Le challenge est possible de mai à octobre, peut-être. L’humilité est de mise quand on se présente face au Géant de Provence. Il représente la force de la nature, celle devant laquelle nous devons nous incliner. Même sur la période estivale, le vent moyen et surtout ses rafales, les températures trop élevées ou trop basses, sont des facteurs majeurs dont dépend la réussite de votre aventure. L’échec est possible mais non déshonorant, au contraire, c’est l’occasion de montrer une certaine intelligence.
Une vision idéale pour franchir le Mont Ventoux
On s’imagine déjà au sommet du Mont Ventoux, porté par une météo parfaite et un parcours sans embûches. L’idée d’une journée impeccable avec des descentes facilitées nourrit notre esprit enthousiaste. Pas de crevaison, pas de souci mécanique, et un itinéraire exempt de tout obstacle imprévu : c’est ce que l’on imagine souvent.
La rencontre avec le réel
Cependant, la réalité est bien différente. Avec des températures changeantes et un ciel capricieux, le Mont Ventoux peut se transformer en un défi complexe. Le vent violent, les rafales tourbillonnantes et l’évolution rapide des conditions météorologiques sont autant d’éléments à considérer attentivement. C’est pourquoi une bonne préparation, comme l’usage d’outils en ligne et d’applications météo, est indispensable pour mieux appréhender ces variations.
Les pièges insoupçonnés des ascensions multiples
Les aléas peuvent transformer votre aventure en cauchemar potentiellement dangereux. Que ce soit une défaillance de votre équipement ou des conditions atmosphériques extrêmes, la prudence est de mise. Pour éviter ces mésaventures, il est essentiel d’avoir une préparation physique solide et d’utiliser un matériel de qualité, parfaitement révisé et adapté. Le choix du moment de votre défi peut également avoir un impact significatif, car l’affluence accrue en haute saison peut compliquer votre entreprise.
En définitive, aborder le Mont Ventoux demande une approche méticuleuse et avertie, où chaque détail mérite une attention particulière.
Pour vos trois ascensions enchaînées, n’oubliez pas
- Présentez-vous dans une forme physique adaptée pour relever ce grand défi. Votre condition physique est essentielle.
- Optez pour un vélo en parfait état de marche et bien ajusté à vos besoins. Vérifiez de plus que votre développement le plus faible (comme un 34×32 ou 34×30) vous convient.
- Assurez-vous que votre système de freinage fonctionne à 100%. La sécurité avant tout !
- Vérifiez et resserrez si besoin les vis de votre vélo, notamment celles du tube de direction et de la selle. Pensez aussi à vos cales.
- Portez un casque bien aéré avec filet, des lunettes pour éviter les nombreux insectes, des chaussures confortables, une tenue légère pour monter, ainsi qu’un coupe-vent et des gants pour la descente.
- Prévoyez des barres énergétiques en quantité suffisante, mais sans excès. Les pastilles de poudre énergétique sont pratiques, tout comme un bidon d’eau pure pour contrer la saturation glucidique.
- Consultez les prévisions météorologiques pour anticiper au mieux les événements. Informez-vous à la fois sur les villages de basse altitude et au sommet en temps réel.
- Profitez de l’événement tout en priorisant votre sécurité face aux dangers potentiels. Soyez courtois avec les autres usagers de la route.
- Savourez pleinement votre succès une fois le vélo posé au point de départ et d’arrivée.
- N’hésitez pas à nous mentionner sur Facebook, nous serons ravis d’apprendre que vous avez réussi avec nos conseils !